
PALMARÈS KINOLATINO 2025

CÉRÉMONIE DE CLÔTURE FESTIVAL KINOLATINO 2025

Dans la grande salle du cinéma Palace s’est tenue la cérémonie de clôture de la 3e édition du Festival Kinolatino 2025. Lors d’un tirage au sort, une personne du public a gagné deux billets aller-retour vers une destination de son choix en Amérique latine, grâce à la collaboration de la compagnie aérienne Air Europa. Elle a été vivement applaudie et sous l’émotion, elle a exprimé son envie de voyager en Uruguay…

Rapidement, les résultats de la compétition long-métrage et court-métrage ont été annoncés par le jury.
PALMARÈS
Nous félicitons les gagnant.e.s, les remercions pour leur participation au festival et leur donnons rendez-vous pour les éditions suivantes !
Le jury a décerné les distinctions sous la forme d’une statuette de bronze, El Caminante, créée par le sculpteur belge (mais adopté latino-américain) Frans Wuytack*.
Le jury long-métrage est composé par : Karima Saïdi, Xavier Solano et Fabio Wuytack.
Le jury court-métrage est composé par : Mohamed Ouachen, Cecilia Kuska et Etienne Minoungou.
LONGS-MÉTRAGES
Le Grand Prix KINOLATINO 2025 a été décerné à OASIS du Colectivo MAFI – Felipe Morgado et Tamara Uribe – Chili.
Le documentaire est un portrait du peuple chilien conscient de l’urgence de changer une constitution élaborée pendant la période de Pinochet.
Nous avons choisi ce film parce qu’il est l’œuvre d’un collectif qui a dépassé les frontières de l’art individuel pour faire connaître la force du travail communautaire.
Le film est une impressionnante mosaïque cinématographique.
La caméra fixe n’est pas une ressource technique mais une force narrative où le cadre est la porte d’entrée d’un monde en perpétuels changements imprévisibles.

Le Prix du Jury KINOLATINO 2025 a été décerné à QUERIDO TRÓPICO d’Ana Endara – Panama, Colombie
L’histoire de ces deux femmes de classes sociales et de générations différentes qui, à un moment donné de leur vie, se croisent et vivent ensemble, avec leurs secrets qui créent une complicité qui se transforme ensuite en empathie et en intimité, teintée d’un mystère brut.
Le Prix de la Meilleure Coproduction 2025 a ete octroyé à LA PIEL EN PRIMAVERA de Yennifer Uribe Alzate – Colombie, Chili.
Film qui nous emmène dans le monde d’une femme latino-américaine qui vit la vie de millions de femmes latino-américaines célibataires avec des enfants dans les quartiers populaires.
Une vie dans l’ombre des grands discours politiques ou sociaux, mais avec une grande connexion à la force naturelle intime de chaque personne. L’acte de survie est un acte de dignité.

COURTS-MÉTRAGES
Le Prix du Meilleur Court-Métrage revient à OJALÁ PUDIERA DECIR LA VERDAD de Víctor Augusto Mendívil – Pérou.
L’œuvre crée une tension très forte autour des concepts de mémoire, de vérité et de justice : qui peut raconter l’histoire, quelles voix sont légitimées, comment les récits sont-ils construits dans un pays multiculturel comme le Pérou, où même l’espagnol est parlé de différentes manières en fonction de l’origine ?
Víctor Augusto collabore également avec le collectif argentin Antes Muerto Cine, qui travaille dans une perspective de mémoire historique.
Dans un présent marqué par l’hyperconnectivité, les réseaux sociaux, l’intelligence artificielle, les fake news et les dirigeants politiques transformés en personnages de téléréalité, nous sommes à nouveau confrontés à des doutes fondamentaux sur les droits de l’homme.
Dans une interview, le réalisateur pose une question clé : à qui appartiennent les archives historiques, alors qu’elles contiennent aussi l’histoire intime de nos propres familles ?
Une Mention Honorable a été octroyé à HOY ES SIEMPRE TODAVIA de Martín Alvarez – Cuba.
Un film profondément humain qui nous confronte aux stéréotypes et aux formes d’invisibilisation dont souffrent les personnes âgées. Il nous rappelle les dernières années de la pandémie, lorsque la société a commencé à remettre en question – voire à abandonner – sa responsabilité à l’égard des personnes âgées.
D’un point de vue subtil, poétique et profondément respectueux, ce court métrage nous offre également un portrait du Cuba contemporain et nous invite à repenser, d’un point de vue éthique, notre relation avec les personnes âgées.

Remerciements à Illari Pérez pour son interprétation dans le film LA ASISTENTE de Pierre Llanos – Pérou.
La performance d’Illari Pérez, la jeune actrice principale nous a séduits par la précision de ses gestes et sa retenue expressive. Elle incarne avec une grande vérité la tension quotidienne que vit son personnage – une tension que vivent également de nombreuses femmes de la région – et elle le fait avec une force et une présence qui nous ont profondément marqués.
Mot du jury : Nous tenons à remercier chaleureusement tous les réalisateurs des courts métrages qui composent cette sélection. Ils nous ont émus, interpellés et ont confirmé, une fois de plus, le pouvoir du film comme outil de mémoire, de dénonciation et de sensibilité. Toutes les œuvres présentées ont une grande pertinence thématique et une très grande qualité cinématographique. Ces courts métrages nous rappellent qu’au-delà des frontières, nous continuons à partager des défis communs : la défense de la mémoire, de la dignité, de l’attention et de la justice. Et que le cinéma reste un outil puissant pour nous regarder, pour imaginer d’autres mondes possibles et, surtout, pour continuer à nous interroger.
Bruxelles, le samedi 19 avril 2025

* FRANS WUYTACK part au Venezuela en jeune prêtre, en 1966, pour travailler dans un quartier pauvre de Caracas. Moteur de la résistance lors de la révolte populaire, sociale et culturelle de 1989 (El Caracazo), il est expulsé du pays. Plus tard, il est leader de la grève des docks d’Anvers en Belgique, puis se retrouve en prison sous le régime franquiste en Espagne, et est expulsé en tant que prêtre des guerres d’Irak et de Bosnie. Son engagement se reflète également dans ses œuvres d’art : ses sculptures, dessins, textes de théâtre et poèmes qui reflètent l’intensité de la lutte et une vision audacieuse de l’avenir. Dans ces œuvres, les mains humaines en particulier, symboles de liberté, reviennent toujours.


