Clôture et palmarès de la seconde édition du Kinolatino Film Festival
Par C. Rodríguez
Après 9 jours de projections, rencontres et festivités, le Kinolatino Film Festival s’est donc achevé le samedi 20 avril au Cinéma Galeries avec l’annonce des lauréats et la projection du film EL REALISMO SOCIALISTA de Raúl Ruiz et Valeria Sarmiento.
L’humeur était déjà à la fête dès le début de la Cérémonie de clôture devant le succès de cette nouvelle édition : plus de 2.800 spectateurs.rices ont été présents pendant le Festival, avec une moyenne de 108 personnes par projection. L’enthousiasme et le soutien du public pour le cinéma latino-américain sont intacts et cette nouvelle ne peut qu’être réjouissante. Et après plusieurs jours où nous avons pu découvrir des films d’horizons divers, explorant des thématiques universelles rendant compte de la réalité actuelle de l’Amérique Latine, hors clichés, il était temps de dévoiler le palmarès de cette nouvelle édition.
Le jury de la catégorie courts-métrages a livré son verdict en saluant la richesse de la sélection. Dans la catégorie animation, c’est donc le film belgo-colombien THE LEAK de Paola Cubillos, présenté lors de la première soirée, qui a remporté le premier prix. Un film à la puissance d’évocation forte, réussissant à émouvoir en une poignée de minutes dans lesquelles une simple fuite d’eau dans un appartement permet de réactiver certains souvenirs.
Dans la catégorie fiction, deux mentions spéciales ont été attribuées aux deux films costaricains de la sélection, COMADRE de Nicola Chi et LUZ NOCTURNA de Kim Torres, explorant les thématiques de l’immigration, du deuil et de la famille. Le prix du meilleur court-métrage a ensuite été décerné au film péruvien TAKANAKUY de Gustavo Bockos, qui avait ouvert, plus tôt dans la journée, la deuxième partie de la sélection des courts-métrages. Récit d’une amitié entre deux garçons dans un village de la cordillère des Andes, entre respect et traditions.
Le Prix du Public a également été décerné durant la cérémonie. En effet, les spectateurs.rices avaient la possibilité, après chaque séance, d’attribuer une note sur 10 pour chaque film de la compétition.
Et si LOS DE ABAJO d’Alejandro Quiroga et HUELLAS de Valeria Sarmiento sont arrivés respectivement 3ème et 2ème, c’est bel et bien le film de Tatiana Huezo, EL ECO, qui a remporté ce prix avec l’impressionnante moyenne de 9,2/10. Une adhésion totale pour ce documentaire nous immergeant dans la communauté et la vie d’un village mexicain.
Le jury de la catégorie longs-métrages a également salué EL ECO en lui attribuant une mention spéciale conjointement à PEDÁGIO de Carolina Markowicz, tandis qu’une distinction a été accordée à EL CASO MONROY de Josué Méndez à travers l’interprétation de son acteur Damián Alcázar.
Le Prix Spécial du Jury a été attribué au documentaire colombien ANA ROSA de Catalina Villar, enquête d’une grande rigueur sur la grand-mère de la cinéaste, qui a subi une lobotomie.
Un film qui part de l’intime pour finalement raconter une histoire collective, en racontant le recours de cette méthode auprès d’un public souvent majoritairement féminin.
Le Prix du Meilleur Long-Métrage a finalement été attribué au film cubain d’Alan Gonzalez, LA MUJER SALVAJE, dont le jury a notamment salué l’interprétation intense de Lola Amores qui se livre entièrement dans ce film suivant une mère recherchant son fils à La Havane pour fuir avec lui, devant se confronter au jugement des autres durant ce parcours.
La fin de cette deuxième édition a été marquée par la projection du long métrage EL REALISMO SOCIALISTA après une courte introduction de Valeria Sarmiento. Satire politique tournée entre les années 1972 et 1973 par Raúl Ruiz avant le coup d’État du 11 septembre 1973 au Chili, le film était resté inachevé et n’a pu être reconstitué que ces dernières années par la réalisatrice Valeria Sarmiento, collaboratrice régulière du cinéaste, après en avoir retrouvé de nombreux extraits au sein de la Duke University de Durham et à la Cinematek de Bruxelles. Un travail impressionnant.
Découvrir ce film inédit en clôture et avoir l’opportunité de discuter ensuite avec la cinéaste constituait un beau cadeau final pour le public et la conclusion d’une sélection qui aura définitivement brassé différents genres, formats et époques.
En attendant la troisième édition en 2025.
